Cultiver la confiance pour accélérer la prise de décision dans l’incertitude 

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La confiance, clé d’efficacité dans la prise de décision : ce que révèle la recherche de Balsdon et Philiastides (2024)

Dans une récente publication de Nature Communications (Octobre 2024), Tarryn Balsdon (ENS Paris, Université de Glasgow) et Marios G. Philiastides (Université de Glasgow) apportent un nouvel éclairage sur le rôle de la confiance dans la prise de décision humaine, particulièrement lorsque l’information sensorielle change rapidement.

Contexte scientifique

Les deux chercheurs montrent que la confiance ne se limite pas à l’évaluation du choix après coup : elle intervient activement pendant la délibération, modulant en temps réel la façon dont nous accumulons et traitons l’information pour décider. Leur expérimentation questionne les modèles classiques qui considèrent l’accumulation d’évidence comme un processus statique et séquentiel, sans ajustement dynamique selon le niveau de certitude du décideur.

Expérimentation et approche modélisatrice

Les participants ont été confrontés à une tâche de discrimination directionnelle de points en mouvement, dans un environnement où la qualité sensorielle fluctue à l’intérieur même de chaque prise de décision. À l’aide de l’électroencéphalogramme (EEG) et d’un protocole précis, les auteurs ont pu relier les variations de confiance instantanée à la vitesse et la précision des réponses.

Balsdon et Philiastides proposent un modèle innovant de « double accumulation d’évidence » : ici, la confiance n’est pas seulement un résultat, mais elle contrôle en temps réel la manière dont l’information recueillie est lissée et pondérée par notre cerveau avant que la décision ne soit prise.

Principaux résultats

  • Le modèle intégrant la confiance durant la décision explique beaucoup mieux le comportement humain que les modèles classiques : l’efficacité des décisions (vitesse et précision) évolue en fonction de la confiance estimée en temps réel.
  • Les analyses EEG montrent que plus la confiance contrôle effectivement la prise de décision pendant la tâche, plus les réponses sont rapides et exactes.
  • Ce rôle actif de la confiance est particulièrement visible dans un environnement où la qualité de l’information varie soudainement : le décideur adapte sa stratégie grâce à cette « boussole » interne.

Conclusion des auteurs

Pour Tarryn Balsdon et Marios G. Philiastides, la confiance en elle-même doit être vue comme un mécanisme actif, permettant de maximiser l’efficacité comportementale précisément quand il faut arbitrer rapidement, sur la base d’informations incertaines. Ce processus implique une coordination dynamique entre les processus sensoriels, moteur et métacognitifs, qui interagissent tout au long de la délibération.Balsdon_et_al-2024-Nature_Communications.pdf

Décideurs, managers, quel rôle donnez-vous à la confiance dans vos propres processus de décision ? L’étude de Tarryn Balsdon et Marios G. Philiastides invite à repenser le mode de pilotage des choix, surtout face à l’incertitude ou à la complexité :

Votre organisation exploite-t-elle pleinement le potentiel de la confiance pour gagner en rapidité et en précision dans ses arbitrages ?

Agir sur la qualité de la prise de décision commence par une réflexion collective sur la place de la confiance, éclairée par la science.

Référence :
Balsdon, T. & Philiastides, M.G. (2024). Confidence control for efficient behaviour in dynamic environments. Nature Communications.Balsdon_et_al-2024-Nature_Communications.pdf

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